Le président al-Assad à la chaîne japonaise “TBS” : Je crois que la priorité lors des pourparlers d’Astana sera accordée au cessez-le-feu

Damas / Le président Bachar al-Assad a espéré que la conférence d’Astana sera une tribune pour les pourparlers entre les différentes parties syriennes sur toutes les questions.

Dans une interview qu’il a accordée à la chaîne de TV japonaise “TBS”, le président al-Assad a estimé que la conférence accordera la priorité au cessez-le-feu pour protéger la vie des gens et permettre aux aides humanitaires d’accéder aux différentes zones syriennes.

En outre, le président al-Assad a fait savoir qu’il n’est pas clair que la conférence abordera tout dialogue politique, “car il n’est pas clair jusqu’à présent quelles sont les parties qui y prendront part”, a-t-il précisé.

Le président al-Assad a estimé que la conférence sera une sorte de pourparlers entre le gouvernement et les groupes terroristes pour parvenir au cessez-le-feu et permettre à ces groupes d’adhérer aux réconciliations en Syrie, “ce qui signifie qu’ils déposeront leurs armes et obtiendront l’amnistie du gouvernement”, a-t-il dit.

A la question de savoir s’il admettra le débat de la formation d’un gouvernement de transition lors de cette conférence, le président al-Assad a indiqué que toutes les questions seront débattues, à conditions qu’elles se basent sur la Constitution.

Quant aux changements que Donald Trump, qui prendra prochainement ses fonctions en tant que président des Etats-Unis, réaliserait dans les politiques, le président al-Assad a qualifié de « très importante » la priorité de Trump dans la lutte contre le terrorisme, espérant que la prochaine administration américaine sera sincère à cet égard.

Questionné sur les possibilités d’accepter la coordination avec des acteurs, tels que la Turquie, les Kurdes et les Etats-Unis, dans la guerre contre la soi-disant « EI », le président al-Assad a fait savoir que « Daech » avait été créé en 2006 en Irak sous la supervision des Etats-Unis et que la Turquie est impliquée directement dans le trafic de pétrole par « Daech », « c’est pourquoi, on ne peut pas prévoir une guerre sincère contre « Daech » par la Turquie et les Etats-Unis », a-t-il précisé.

A la question de savoir si les tragédies humanitaires à Alep étaient inéluctables pour la libérer, le président al-Assad a indiqué que ceux qui avaient retenu des accusations à l’encontre de la Russie et de la Syrie de bombarder ou de commettre des crimes sont les mêmes qui avaient soutenu les terroristes, s’interrogeant : « Est-ce qu’ils ont présenté toute preuve sur le fait que la Syrie et la Russie avaient tué les civils ? ».

Le président al-Assad a assuré que les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, la France, la Turquie, le Qatar, l’Arabie Saoudite et d’autres pays avaient directement soutenu les terroristes en Syrie et n’ont pas de droit de pleurnicher sur les citoyens syriens qu’ils étaient la raison de leur meurtre pendant les six dernières années, ajoutant : « Notre devoir, en tant que gouvernement, en vertu de la Constitution et de la loi et à partir de notre engagement moral envers les citoyens syriens, est de les libérer des terroristes ».

A propos de l’usage du gaz du chlore, le président al-Assad a affirmé l’impossibilité que le gouvernement syrien utilise les armes chimiques, faisant noter que le gouvernement syrien avait signé en 2013 la Convention sur l’Interdiction des armes chimiques et renoncé à son arsenal chimique.

Quant à sa responsabilité envers les réfugiés et les déplacés en tant que président, le président al-Assad a souligné que les responsables syriens déploient tout effort pour se débarrasser des terroristes qui avaient créé la tragédie des réfugiés, notamment les enfants qui n’ont rien à voir avec la guerre et qui n’ont aucune appartenance politique, et pour stabiliser la Syrie, indiquant que l’Occident fait partie du problème des réfugiés par le biais de l’embargo qu’il impose avec ses alliés aux Syriens et qui les avait privés de leurs besoins de première nécessité.

A la question de savoir s’il est disposé à démissionner en tant que choix pour réaliser la réconciliation, le président al-Assad a dit : « C’est le peuple syrien qui décide à cet égard et toute personne qui veut le départ du président doit se rendre aux urnes, car ni le gouvernement ni l’opposition n’ont le droit de le décider ».

Concernant le rôle que le Japon peut jouer pour instaurer la paix et reconstruire la Syrie, le président al-Assad a fait noter : « Le japon a transgressé le droit international en appelant au départ du président syrien, a adhéré au siège imposé au peuple syrien et ne sait pas ce qui s’y passe vu qu’il n’y dispose pas d’ambassade et obtient ses informations des pays occidentaux. Donc il ne peut pas prendre part à la reconstruction de la Syrie. Mais, il peut le faire en respectant le droit international et la souveraineté de la Syrie »

Par ailleurs, le président al-Assad a indiqué que la « Coalition conduite par les Etats-Unis » n’avait rien réalisé et que ses frappes contre « Daech » étaient cosmétiques, affirmant qu’après l’intervention russe contre « Daech » en septembre 2015, celui-ci a commencé à reculer.

« La Coalition a détruit les infrastructures des Syriens qui avaient été construites pendant les 70 années passées », a-t-il dit.

Questionné sur le plan de la reconstruction de la Syrie, le président al-Assad a fait savoir que « nous avons commencé avant la fin de la crise à mettre des plans dans la banlieue de Damas et nous planifions actuellement de reconstruire de nouvelles banlieues à Alep et dans les autres villes ».

Et le président al-Assad de conclure : « Ce qui compte après la crise est la réhabilitation des raisons des gens qui étaient sous le contrôle de « Daech » ou d’ « al-Nosra » pendant des années et qui avaient été influés par l’idéologie wahhabite ».

A.Chatta

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