Damas / Le président Bachar al-Assad a affirmé que ce sont les groupes terroristes qui avaient causé la mauvaise situation à Alep, non pas le gouvernement qui n’avait pas interdit l’accès des médicaments et de la nourriture à la partie est d’Alep.
Dans une interview qu’il a accordée à la chaîne danoise “TV 2″, le président al-Assad a assuré qu’il n’y a pas de siège dans la partie est d’Alep et que le rôle du gouvernement est d’encercler les terroristes pour libérer cette partie de la ville.
Questionné sur les images des enfants qui ont été tués, le président al-Assad a indiqué que toute guerre fait de victimes innocentes, faisant savoir que les images des enfants avaient été choisies pour être compatibles avec l’agenda politique des médias pour accuser le gouvernement syrien.
Et le président al-Assad de poursuivre : ” Le gouvernement syrien a ouvert la porte devant les hommes armés dans la partie est d’Alep pour qu’il en sortent en toute sécurité et via des garanties”.
Quant à la partie qui vise les hôpitaux, le président al-Assad a souligné que le gouvernement syrien n’adopte point la politique de la destruction des hôpitaux , des écoles et de tout autre établissement pour des raisons morales et pour ne pas assurer aux hommes armés un incubateur social qu’ils cherchent.
“Toute attaque contre les hôpitaux est un crime de guerre conformément au droit international. Tous les hôpitaux ont une immunité, ainsi que tout autre établissement ou zone résidés par les civils”, a-t-il dit.
Imputant aux groupes armés la responsabilité des attaques menées contre les enfants à Alep, le président al-Assad a fait allusion à des centaines de civils qui avaient été tués par les groupes armés pendant les deux derniers mois.
“Nous poursuivrons la lutte contre les hommes armés jusqu’à leur sortie d’Alep. Nous n’acceptons pas que les terroristes contrôlent n’importe quelle partie de la Syrie, non pas uniquement Alep”, a fait noter le président al-Assad.
Le président al-Assad a ajouté que la réalisation des réconciliations nationales est le meilleur choix pour mettre fin à la guerre, abordant à cet effet les amnisties qui avaient été accordées à des milliers d’hommes armés pour arrêter l’effusion de sang.
Il a regretté l’arrêt par les Etats-Unis des pourparlers bilatéraux avec la Russie sur tout accord de paix, assurant que de tel accord ne réussira pas, vu que les Etats-Unis n’ont pas de volonté de parvenir à n’importe quel accord et que le Front Nosra terroriste constitue une carte américaine dans le conflit syrien.
A propos de la séparation entre la soi-disant “opposition modérée” et certains groupes armés qui sont plus extrémistes, le président al-Assad a affirmé que l’opposition modérée est un mythe et qu’il est impossible de séparer une chose inexistante d’une autre qui existe, soulignant que les Etats-Unis ne veulent pas aussi le faire.
Le président al-Assad a indiqué que de nombreuses personnes parlent de l’escalade en cas de l’échec de l’accord russo-américain. “Mais, en fait, l’escalade se poursuit avant l’échec de cet accord. Les Américains ont attaqué nos forces à Deir Ezzor où se trouvent Daech qui avait pris la place de l’armée syrienne et qui menace la ville de Deir Ezzor en raison des attaques américaines”, a précisé le président al-Assad.
“L’attaque menée contre l’armée syrienne à Deir Ezzor est inadmissible. Il y aurait peut-être une erreur, mais l’erreur est inacceptable”, a-t-il martelé.
A la question de savoir si le Danemark aide Daech d’une manière indirecte, le président al-Assad a indiqué que le Danemark avait aidé Daech en raison de sa participation à cette attaque, vu qu’il avait tué des dizaines de soldats syriens qui défendent la ville de Deir Ezzor pour interdire sa chute aux mains de Daech. “Daech s’est emparé de cette zone et des collines surplombant la ville. Donc, il pourra un jour prendre le contrôle de Deir Ezzor du fait de cette attaque”, a fait allusion le président al-Assad.
“Les Etats-Unis ont attaqué l’armée syrienne à Deir Ezzor d’une manière préméditée, vu que Daech avait rassemblé ses combattants dans le même lieu avant l’attaque. Quand l’attaque, qui a duré une heure, avait commencé, Daech a mené une autre attaque après une heure et s’est emparé de ces collines. Donc, comment Daech peut-il savoir le raid avant qu’il soit mené ?”, a dit le président al-Assad.
Quant à la politique du Danemark à l’égard de la Syrie, surtout qu’il suit la politique américaine sur ce pays, le président al-Assad a dit : “L’intervention en Syrie, en tant que partie de la Coalition internationale qui constitue une Coalition américaine, se contredit avec le droit international et viole la souveraineté syrienne, car elle n’a pas eu lieu en coordination avec le gouvernement syrien”.
“La Russes sont venus en Syrie sur demande du gouvernement syrien pour l’aider dans la guerre contre le terrorisme”, a fait noter le président al-Assad.
Le président al-Assad a indiqué que le Danemark, en tant que partie de l’Union européenne, avait imposé un embargo au peuple syrien, ce qui a interdit à des dizaines de millions des Syriens d’obtenir leurs besoins de première nécessité.
“Le Danemark n’est pas un ennemi pour la Syrie. Il y a une grande différence entre le peuple danois, qui était comme la majorité des peuples européens, un ami à la Syrie, et entre la politique du gouvernement. La question dépend actuellement de l’absence de toute l’Europe de la carte politique, notamment depuis l’an 2003 après l’invasion de l’Irak, en raison de son dépendance envers les Américains”, a dit le président al-Assad.
Concernant son départ de son poste si ceci accélère les négociations visant à réaliser un avenir pacifique en Syrie, le président al-Assad a affirmé : “Ce n’est pas ma décision, c’est celui du peuple syrien. Si j’étais le problème et la raison de la guerre comme ils le prétendent, je partirai. La question ne dépend pas de moi. Je suis un prétexte et la question est beaucoup plus grande. La question dépend de la Syrie, du gouvernement, de l’indépendance, de la guerre au niveau régional et de la guerre entre les forces de grandes puissances”.
Et le président al-Assad de poursuivre : “Je ne suis pas la raison de la guerre. Si je le suis, la guerre devrait commencer en 2000, quand je suis devenu un président, non pas en 2011 où les fonds ont commencé a afflué du Qatar et lorsque les Etats-Unis ont pris la décision de renverser les gouvernements et les présidents qui ne leur conviennent pas”.
A propos de son approche dans la poursuite de combat jusqu’à la récupération de tout le pays, le président al-Assad a assuré que ” ce n’est pas mon approche. C’est ma mission conformément à la Constitution. C’est la mission de l’armée et des institutions de l’Etat conformément à la Constitution. Ce n’est pas un choix ni un avis personnel. Ce n’est pas mon propre plan. Ma mission est de défendre les civils et de lutter contre les terroristes. Ma mission est de s’emparer de toute partie de mon pays”
“La majorité des victimes tombées en Syrie sont des progouvernementaux, non pas l’inverse. Je défends bien sûr les civils. Si je ne le fais pas, comme les campagnes de propagande véhiculent, je ne demeurais pas président et je ne me tiendrais point ferme pendant 6 ans environ”, a-t-il dit.
Et le président al-Assad de conclure : “Il faut en 1er lieu combattre les terroristes pour parvenir à un règlement politique. En fait, il faut suivre deux volets : Le volet militaire et celui diplomatique ou politique”.
A. Chatta