Le président al-Assad à “Ria Novosti” et “Sputnik” : La transition politique est une transition d’une constitution à une autre

Damas / Le président Bachar al-Assad a affirmé que le dialogue inter-syrien à Genève avait évoqué les principes fondamentaux sur lesquels il faut se baser, soulignant que ce qui avait été réalisé lors du dernier round est un début pour mettre en place une méthodologie pour des pourparlers réussis.

Dans un entretien qu’il a accordé aux deux agences de presse russes “Ria Novosti” et “Sputnik”, le président al-Assad a ajouté que beaucoup de déplacés en Syrie viennent des zones où se trouvent les terroristes à celles contrôlées par l’Etat pour chercher la sécurité.

Le président al-Assad a indiqué que la Syrie avait commencé le processus de reconstruction même avant la fin de la crise, pour réduire l’impact des pertes économiques et des dégâts dans les infrastructures sur le citoyen syrien et atténuer la migration à l’extérieur.

Et le président al-Assad de poursuivre : “La migration n’est pas uniquement due au terrorisme et à la situation sécuritaire, mais à l’embargo et aux sanctions occidentales imposées à la Syrie”.

Le président al-Assad a fait savoir que des personnes avaient migré des zones sûres où il n’y a pas de terrorisme en raison des conditions de vie et de l’incapacité du citoyen d’assurer ses besoins. “Nous, en tant qu’Etat, nous devons œuvrer pour améliorer la conjoncture économique et de services en Syrie, et ça ce qu’on fait à propos de la reconstruction”, a-t-il précisé.

Quant au rôle des sociétés russes dans la reconstruction de la Syrie, le président al-Assad a indiqué que le processus de reconstruction en Syrie s’appuiera sur trois pays principaux qui s’étaient tenus aux côtés de la Syrie pendant cette crise, à savoir la Russie, la Chine et l’Iran.

Questionné sur son évaluation des résultats des pourparlers à Genève sur la Syrie, lesquels ont pris fin la semaine dernière, le président al-Assad a fait allusion à la mise au point du document des principes fondamentaux sur lesquels les négociations se baseront, soulignant la poursuite de l’examen de ce document lors du prochain round.

“Ce qui a été réalisé lors du dernier round c’est la mise en œuvre d’une méthodologie pour des négociations réussies. Si nous poursuivons cette méthodologie, les autres rounds seront bons”, a-t-il fait allusion.

A propos de la transition politique, le président al-Assad a fait noter : “Nous, en Syrie, nous croyons que le transition politique est une transition d’une constitution à une autre”, faisant savoir qu’il n’y a pas de commission de transition dans n’importe quelle constitution dans le monde et que la solution est de former un gouvernement d’unité nationale qui élabore une nouvelle constitution.

Le président al-Assad a indiqué que l’objectif de Genève est de nouer un dialogue inter-syrien durant lequel on se met d’accord sur la forme de ce gouvernement.

A la question de savoir comment les victoires des forces gouvernementales aideront à la transition politique, le président al-Assad a indiqué que le soutien militaire russe et l’appui apporté par les amis à la Syrie, en plus des victoires militaires syriennes, aboutiront à l’accélération du règlement politique, non pas l’inverse.

Soulignant la politique de l’Etat syrien depuis cinq ans, le président al-Assad a indiqué que l’Etat syrien avait favorablement accueilli toutes les initiatives avancées sans exception, même si elles étaient insincères dans le but de ne rater aucune opportunité sans l’essayer pour résoudre la crise.

Le président al-Assad a affirmé que les victoires réalisées par l’armée arabe syrienne influeront sur les forces et les pays qui entravent le règlement, vu que ces pays, notamment l’Arabie Saoudite, la Turquie, la France et la Grande-Bretagne, misent sur l’échec sur le terrain pour imposer leurs conditions aux négociations politiques.

Quant à sa vision sur la présence de bases militaires étrangères en Syrie dans l’avenir, le président al-Assad a dit : “Actuellement, nous avons besoin de la présence de bases militaires en Syrie en raison de leur rôle actif dans la lutte antiterroriste. Les bases militaires sont nécessaires aussi pour nous jusqu’à ce que l’ONU récupère son rôle réel, surtout que l’Occident veut dominer la décision internationale”.

Le président al-Assad a indiqué que les bases militaires seront uniquement celles de la Russie avec qui notre relation remonte à plus de 6 décennies et se base sur la confiance et la clarté, assurant que la Russie s’appuie dans ses politiques sur les principes. “La présence de bases militaires russes en Syrie n’est pas une occupation, mais au contraire, elle est une consolidation de l’amitié et de la stabilité”, a-t-il précisé.

Concernant le fédéralisme en Syrie, le président al-Assad a souligné : “En principe, je ne crois pas que la Syrie est prête au fédéralisme qui dépend de la constitution qui a besoin d’une admission populaire”, faisant savoir que la majorité des Kurdes veulent vivre en Syrie unifiée.

“Je ne crois pas que la question du fédéralisme sera admise par le peuple syrien en cas de sa soumission au vote”, a précisé le président al-Assad.
A. Chatta

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