Le Conseil de sécurité adopte à l’unanimité une résolution sur le règlement politique de la crise en Syrie

New York / Le Conseil de sécurité a adopté hier à l’unanimité une résolution sur le règlement politique de la crise en Syrie, de laquelle a convenu le Groupe de soutien international à la Syrie, qui a clôturé sa réunion hier à New York.

La résolution, qui porte le N° 2254, affirme que ce sont les Syriens qui détermineront l’avenir de leur pays sans aucune intervention étrangère, et que les réseaux terroristes sont exclus de tout processus politique.

La résolution stipule la tenue, le début de janvier 2016, des négociations entre les délégations du gouvernement syrien et de «l’opposition», et charge le Secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon de rassembler les représentants des deux parties, par le bureau de l’émissaire spécial de l’ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura.

Le délégué permanent de la Syrie auprès de l’ONU, Bachar Jaafari, a affirmé la disposition du gouvernement syrien à contribuer efficacement à tout effort sincère visant à parvenir à un règlement politique prévoyant que les Syriens seuls décident de leur avenir et de leurs options via un dialogue inter-syrien sous une direction syrienne et de façon qui garantit la souveraineté et l’unité de la Syrie.

«Le gouvernement syrien est ouvert à toute tentative ou tout effort sincères destinés à l’aider à sortir de la crise actuelle», a assuré Jaafari, dans un communiqué lu lors de la séance du Conseil de sécurité.

Il a qualifié de “pas important” au niveau de la lutte anti-terroriste, l’adoption par le Conseil de sécurité de la résolution /2253/, appelant à faire une lecture objective de la situation en Syrie au lieu d’adopter des positions qui attisent et perdurent la crise et contribuent à l’expansion du chaos et du terrorisme.

«Le gouvernement syrien veut que la lutte anti-terroriste soit basée sur le droit et les principes et non pas sur des craintes et de simples réactions aux actes terroristes exécutés en dehors de la Syrie », a fait savoir Jaafari.

Il a critiqué certains pays qui insistent sur la souveraineté de la Syrie dans les résolutions du Conseil de sécurité et violent cette souveraineté sur le terrain via leur soutien aux groupes terroristes, l’envoi des avions de combat pour bombarder les installations pétrolières et économiques et les infrastructures de la Syrie et l’imposition des mesures coercitives unilatérales au peuple syrien.

«Le succès de tout processus politique en Syrie nécessite la participation du gouvernement syrien en tant que partenaire fondamental vu qu’elle est concernée plus que toute autre partie par ce processus, ainsi qu’un engagement et une véritable volonté politique internationale, notamment de la part des pays qui ont une influence sur les parties qui entravent le processus politique et ceux qui soutiennent les groupes terroristes», a dit Jaafari qui a appelé à cet effet à la coordination et à la coopération avec le gouvernement syrien dans tous les côtés ayant-trait à ce processus.

Il s’en est aussi pris à certaines parties qui menacent publiquement de recourir à la, dite, «solution militaire», ajoutant que le succès du processus politique en Syrie exige la lutte contre le terrorisme d’une façon collective, efficace et sérieuse.

Il a apprécié, dans ce sens, l’adoption par le Conseil de sécurité de la résolution /2253/, l’initiative de la Fédération de Russie et ses efforts sincères déployés à ce sujet, notamment en ce qui concerne l’imposition des obligations claires et fortes aux gouvernements parrains du terrorisme en Syrie.

Il a exprimé, à cet effet, son souhait que cette résolution constitue un tournant pour combler la fissure entre le texte et l’application, et une  plate-forme d’une véritable Coalition internationale anti-terroriste.

Il a souligné, de même, la disposition du gouvernement syrien à arrêter les accrochages dans les zones où se trouvent des personnes armées syriennes et ce pour réaliser la réconciliation nationale et faire retourner la vie normale, les établissements étatiques et les services publics dans ces zones, de sorte que ces personnes déposent l’arme contre la régularisation de leurs situations.

«Nous avons beaucoup d’exemples réussis à cet égard. Mais en ce qui concerne les groupes terroristes et les mercenaires étrangers, tels que Daech et le Front Nosra, le gouvernement syrien ne tiendra aucun dialogue avec eux et continue à les combattre jusqu’à leur éradication », a martelé Jaafari.

Il a invité tous les Syriens honnêtes à prendre part au processus politique pour construire la Syrie et y réinstaurer la sécurité et la stabilité et à réaliser que le règlement ne peut être que syrien et via un processus politique global qui répond aux aspirations légitimes du peuple syrien et aboutit à l’établissement d’un État laïc pluraliste dans lequel, le peuple seul choisit sa direction avec liberté, transparence et honnêteté et sans aucune immixtion étrangère.

Pour sa part, le ministre russe des AE, Serguei Lavrov, a souligné que cette résolution confirme le rôle du Conseil de sécurité en tant que superviseur de l’exécution des accords de Vienne sur le règlement politique de la crise en Syrie, avec l’aide du Groupe de soutien international à la Syrie.

Il a affirmé le souci de la Communauté internationale de la souveraineté de la Syrie et la nécessité qu’elle reste un Etat unifié et laïc.

«Il n’y a pas de place aux terroristes autour de la table des négociations, ainsi qu’à ceux qui appellent au règlement de la crise par la force militaire», a dit Lavrov qui a ajouté que cette résolution ouvrira la voie devant l’unification des efforts dans la lutte anti-terroriste sans faire la distinction entre de «bons» et «mauvais» terroristes.

Quant au Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, il a favorablement accueilli  l’adoption de la résolution, la considérant comme «pas très important ».

De même, le Secrétaire d’Etat américain, John Kerry, a assuré que la résolution prise par le Conseil de sécurité est un message adressé à toutes les parties qu’il est temps de régler la crise en Syrie, ajoutant qu’il est du droit des Syriens de décider du gouvernement apte à les représenter.

Il a fait savoir que son pays poursuivra ses efforts diplomatiques pour parvenir à un règlement de la crise en Syrie, affirmant la nécessité de lutter contre les réseaux terroristes, avec à la tête «Daech».

Lavrov et Kerry : Le peuple syrien est le seul qui est en mesure de décider de son sort

Le ministre russe des AE, Sergueï Lavrov, a réaffirmé que le peuple syrien est le seul qui est en mesure de décider de son sort et de l’avenir de son pays.Dans une conférence de presse tenue aujourd’hui conjointement avec son homologue américain, John Kerry, et l’envoyé spécial de l’ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura, Lavrov a qualifié d’ «excellente » la résolution N° 2254 sur la Syrie, laquelle appelle à se centrer sur les réunions du Groupe de soutien international à la Syrie.

Lavrov a affirmé que l’une des missions de De Mistura porte sur la recherche de mécanismes pour faciliter la réalisation de l’entente entre le gouvernement syrien et l’ “opposition” afin de former un gouvernement global, estimant qu’il est difficile de réaliser facilement cette mission qui revient aux parties concernées lors des pourparlers.

Pour sa part, Kerry a assuré qu’il n’y a pas de règlement militaire de la crise en Syrie, faisant savoir que c’est au peuple syrien de décider de l’avenir de son pays.

De Mistura a, de même, fait noter que la communauté internationale avait confirmé son unité à l’égard du règlement de la crise en Syrie par le biais de la résolution adoptée à l’unanimité par le Conseil de Sécurité.

L.A. / R.F./ A. Chatta

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