Moscou -SANA / Le chef de la délégation syrienne, Dr Ayman Soussan, ministre-adjoint des Affaires étrangères et des Expatriés, a souligné que l’annonce officielle et claire de la Turquie qu’elle retirera ses forces de tous les territoires syriens et le début effectif de ce retrait est « l’entrée pour rétablir la communication entre les deux parties », soulignant que le retour de la situation normale dans le nord-est et nord-ouest de la Syrie nécessite des conditions qui se réalisent par la préservation de la souveraineté et l’unité de la Syrie, le retrait des forces illégales, la lutte contre le terrorisme et le retour de l’autorité de l’État syrien sur l’ensemble de son territoire.
Dans un discours prononcé lors de la réunion quadripartite des assistants des ministres des Affaires étrangères de la Syrie, de la Russie, de l’Iran et de la Turquie, qui se tient à Moscou, Soussan a indiqué que la Syrie a été soumise à une guerre terroriste sans précédent au cours des 12 dernières années, remerciant à cet effet les amis russes et iraniens pour leur aide précieuse à la Syrie face à ce terrorisme et appréciant leurs positions d’appui tout au long de ces années.
Soussan a ajouté que la description légale de la présence militaire illégale sur le territoire syrien, que ce soit dans le nord-est de la Syrie ou dans le nord-ouest de la Syrie et par quiconque était très claire, cette présence viole les dispositions du droit international et les principes de la Charte des Nations Unies, et se contredit avec les relations de bon voisinage et les principes régissant les relations pacifiques entre les Etats et avec toutes les résolutions onusiennes liées à la Syrie.
« l’existence de toute menace terroriste impose pratiquement et juridiquement une coopération et une coordination avec le pays concerné pour y faire face, tant que cela se fait dans le cadre du respect de sa souveraineté et de son intégrité territoriale », a assuré Soussan, soulignant que la Syrie soutient le dialogue et établit des ponts de communication avec tous les pays, même ceux qui ont joué un rôle négatif pendant les années de crise, sur la base de ses constantes nationales et de son souci des intérêts du peuple syrien, de la sécurité et de la stabilité dans cette région embrasée et de l’établissement de meilleures relations avec les pays voisins, et cela inclut bien sûr la Turquie qui partage de longues frontières avec la Syrie.
Soussan a fait noter que la Syrie avait traiter de manière positive et ouverte avec les efforts des amis russes et iraniens visant à rétablir la communication entre la Syrie et la Turquie, mais que la réalisation de cet objectif a des conditions et des impératifs qui doivent être remplies, dont une volonté réelle et un dialogue sérieux, ainsi que l’engagement total envers la souveraineté, l’indépendance, l’intégrité territoriale et l’unité de la Syrie, affirmant que ce principe de base doit être appliqué immédiatement sur le terrain par le commencement du retrait de toutes les forces étrangères illégales du territoire syrien, y compris les forces turques et l’engagement à ne pas entraver les efforts de l’État syrien pour rétablir son autorité sur tous ses territoires, à cesser de s’ingérer dans les affaires intérieures de la Syrie et de fournir un soutien et une protection aux groupes terroristes en Syrie, en particulier dans la région d’Idleb qui est devenue un réservoir pour les terroristes sur le territoire syrien.
« Nous n’avons pas encore vu de signes positifs concernant le retrait des forces turques de Syrie ou concernant la lutte contre le terrorisme et son élimination dans le nord-ouest de la Syrie, en particulier dans la région d’Idleb. La Turquie ne s’est même pas engagée à respecter les accords conclus dans le cadre d’Astana ou avec la partie russe », a-t-il fustigé, exprimant la volonté de la Syrie de se coordonner avec les amis russes et iraniens et avec la partie turque sur plusieurs aspects liés au retrait de ses forces du territoire syrien, à l’entrée des forces armées syriennes dans les zones d’où ces forces se retireront pour assurer le bon déroulement de ce processus et l’élimination du contrôle des groupes séparatistes ou terroristes dans ces zones.
Soussan a estimé que la lutte contre le terrorisme sous toutes ses formes et manifestations jusqu’à son élimination définitive représente un intérêt commun pour tous, que ce terrorisme soit représenté par « Daech » et « Front Nosra » et les groupes qui leur sont associés, ou le Parti des travailleurs du Kurdistan, précisant que toutes ces réseaux terroristes constituent une menace pour la Syrie et d’autres pays et doivent être luttés et éliminés de toutes les zones.
Soussan a souligné qu’il est connu que les mauvaises politiques prises par certains pays depuis le début de la crise dans le but d’affaiblir l’État syrien ont abouti à la présence de milices et d’entités séparatistes dans le nord-est de la Syrie, ce qui a créé une situation sécuritaire instable dans cette région, que ce soit pour la Syrie ou la Turquie,
« Il est donc naturel que pour faire face à cette situation émergente, ont doit rétablir la situation dans le nord-est et le nord-ouest de la Syrie telle qu’elle était et tout cela ne peut être réalisé que sur la base de la préservation de la souveraineté, de l’unité et de l’intégrité territoriale de la Syrie, y compris le retrait de toutes les forces illégales et le rétablissement de l’autorité de l’État syrien sur l’ensemble de son territoire, ce qui ouvrira la porte à une coordination et à une action conjointe face aux plans et aux entités séparatistes dans le nord-est de la Syrie, permettra de contrôler les frontières communes et de prendre des mesures conjointes pour empêcher la contrebande et l’infiltration de terroristes.
Soussan a expliqué que la responsabilité du contrôle des frontières entre les pays voisins est une responsabilité commune, qui se réalise par la coopération, et non par les mesures unilatérales ou illégales, ainsi que la lutte contre le terrorisme qui ne se fera pas de manière sélective.
« Dans le cadre de ce qui précède, il est possible de coopérer sur la question du retour des réfugiés syriens de Turquie à leurs foyers en Syrie », a dit Soussan, exprimant la disposition de la partie syrienne à prendre les mesures qui lui incombent à cet effet.
« Si la partie turque est vraiment sérieuse au sujet du rétablissement de la relation avec la Syrie et du respect de sa souveraineté, son unité et son intégrité territoriale et de la non-ingérence dans ses affaires intérieures, il ne sera pas difficile de répondre à ce que nous proposons, ce qui ouvrira la porte à la coordination et la coopération qui réalisent leurs intérêts des deux pays », a conclu Soussan.
L.A.